Interview #4 // Yak

En un moment d’hébétement le public est témoin du bordel sonique de Yak. Ce groupe aussi sauvage que la bête qu’il désigne comprend Oli Burslem et Andy Jones, amis d’enfance, formation initiale à laquelle s’est ajoutée une nouvelle recrue : Elliot Rawson arrivé de Nouvelle Zélande récemment. Leur chaos sonore singulier apaise et assomme pensées et sens. Le dialogue, la cohésion entre eux, leurs regards complices, les dévoilent comme un ensemble aimanté d’une force flagrante. Mais ce que Yak réussit le mieux à faire c’est ce lâché-prise unique, ce non-contrôle, cette imperfection de leur performance. Ils redonnent au live sa définition originelle : le surpassement de l’ordinaire, de la production carrée et contrôlée, l’unique, le rare, inscrit dans le moment et marquant les esprits. On en sort le corps et les sens vaincus, le coeur battant. À la fois terrifiant et électrique.

Nous avons eu l’occasion de converser avec eux avant leur passage au Festival les Inrocks Philips. Retour sur un groupe en pleine ascension.

Comment définiriez-vous Yak?

Oli : Apparemment c’est une énorme vache. [rires]

Andy : Je suis presque allergique à cette idée selon laquelle nous serions un groupe psych-punk, je ne pense pas que ça nous définisse bien.

Dans une autre interview vous définissez votre groupe comme étant “médiéval” et “modéré”, qu’est-ce que vous entendiez par là?

Oli : Médiéval pour notre approche et la manière dont on s’habille peut-être [rires], modéré parce que ce n’est pas extrême, on est vraiment au milieu… Pas vraiment bons. Certains diraient “Oh voilà trois personnes, c’est de la merde” d’autres “Oh, c’est génial”, on essaye juste de pas trop nous ridiculiser.

Dans une interview vous dites que la musique est la seule chose que vous aimiez faire.

Quand avez-vous réalisé ça?

Oli : Très tôt, j’étais mauvais en sport, pas très du genre académique donc il ne me restait que la musique. Il n’y a sûrement rien d’autre qui m’excite autant. C’est une constante.

Andy : Je pense que je suis la personne qui s’y connaît le moins possible en musique. Je ne connais aucun nouveau groupe, j’écoute toujours les mêmes vieux sons depuis des années.

Eliott : J’ai toujours eu une routine avec des soirées entières passées sur youtube à trouver des groupes aléatoirement et découvrir différents genres, à en apprendre plus sur l’histoire de la musique.

Je pense qu’on a tous une histoire avec la musique, quelle est la vôtre?

Oli : [imitant la voix d’un enfant] Je vais devenir chanteur, je vais être comme Elvis Presley. [rires] Dans notre village il y avait un pub, vert, comme dans tous les villages. Il y avait une église, un vicaire, abusant des enfants [rires], dans tous les villages on a besoin d’avoir ce genre de choses en place. Et on allait au pub assez jeunes. Il y avait des groupes de rock qui jouaient, souvent des papys qui faisaient du vieux blues et des hommes qui fumaient et buvaient après une longue et dure journée. Je me disais « j’aime ça, j’aimerais pouvoir jouer sur cette scène » et je rentrais chez moi pour me remettre à jouer et essayer de devenir meilleur.

Andy : Il n’y avait rien d’autre à faire, surtout pas un lundi soir…

Oli : C’est un super endroit Wolverhampton mais tellement ennuyant et au milieu de nulle part. Pendant que les autres ados développaient des testicules et différentes idées sur la vie, j’étais agité et je me disais « je veux quelque chose d’autre, quelque chose de plus ».

Andy : La même chose. Le même vicaire. [rires]

Oli : Né dans le même hôpital, la même année, le même père [rires]. C’est un petit village, disons ça comme ça. On a fréquenté une école religieuse. C’était pas particulièrement drôle… C’est peut-être en contre pied des barrières religieuses que la musique a pris une place importante. Genre je vais me lever du sol froid de cette salle de gym et je vais faire autre chose que rester assis comme un con.

Andy : Je détestais m’asseoir par terre. Je ne supportais pas ça.

Oli en 2008 déjà vous étiez dans un groupe, Yelps, que s’est-il passé?

[rires]

Andy : Comment tu sais ça??

Oli : C’était un groupe cool à ce moment là. De là d’où nous venions je ne pense pas que d’autres groupes soient parvenus à ce que nous avions fait, on a quand même sorti un album. C’était différent. Mais je suis assez fier, j’aimais faire de la musique, j’étais obsédé, possédé, c’était la seule chose que je voulais faire. Les chansons était à propos de rien du tout. Depuis ça plein de choses ce sont passées dans ma vie, de la merde sans rapport à la musique et ça m’a construit, je me suis mis à me voir faire autre chose. Mais je n’en ai pas honte du tout.

Andy : Très mauvais bassiste d’ailleurs.

Oli : Parce que j’ai fais ça je ne me sentais pas très légitime à un moment, je me disais « t’es pas vraiment bon, tu peux pas faire ça parce que t’as fais ci ». Du coup je n’ai plus fait de musique pendant quelques temps jusqu’à ce qu’un type dans un pub me demande ce que je voulais faire de ma vie. J’ai dis de la musique mais j’ai expliqué que je ne pensais pas que ça se ferait parce que ce que j’avais fais avant n’était pas très authentique et là il m’a dit de le faire pour moi. Et c’est ce qu’on a fait. On avait zéro ambition, on s’est juste mis à en faire et à s’activer.

Andy : On aime simplement ce qu’on fait.

Eliott : On m’a demandé de venir les rejoindre pour jammer, y avait pas de concert de prévu particulièrement.

Andy : Je n’avais jamais joué de la basse avant, je jouais de la guitare.

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Avez-vous eu à faire des sacrifices pour la musique? 

Oli : Je pense que dans toute bonne musique il y a des sacrifices. Je réfléchis à ce qu’ils sont. Déjà l’argent  [rires] … La santé, probablement. Je vis de porc et de pâtisseries. Et puis y a cette idée d’être inutile quotidiennement. Pour être honnête je ne trouve pas vraiment de points positifs.

Andy : Mais ça vaut le coup.

Eliott : Évidement. Sinon on ne serait pas là.

Oli : Je ne sais vraiment pas où nous en sommes, ce que nous faisons là, vraiment pas… Je me lève les matins et je réalise que je suis dans un groupe et que je joue, et je me demande « pourquoi tu fais ça? ». Tous ces sacrifices et ce n’est pas assez. Mais c’est assez. J’espère que nous sommes bons. L’Histoire le dira.

Vous êtes-vous déjà senti illégitimes, comme des imposteurs?

Andy : Tous les jours, surtout les lundis [rires].

Oli : Oui, je pense que n’importe qui de décent a des doutes.  C’est ce qui te rend meilleur et bon. Et ce qui te pousse à y arriver mais globalement nous n’avons pas honte de ce que nous faisons, on en est fiers. Nos enregistrements ne sont pas très fignolés mais ils sont une trace de notre moment, de notre temps. On continuera. Mais tout le monde manque un peu d’assurance au fond. Peut-être pas Andy… [rires] On pense qu’on est LE meilleur groupe… Du monde même. Des fois on le pense moins  mais on le sent toujours. Parce que si on ne le sentait pas alors je ferais mieux de retourner m’asseoir derrière un bureau ou faire autre chose pour ne pas m’embarrasser.

Tout va très vite en ce moment, vous êtes au festival les Inrocks, quelques semaines plus tôt c’était New York, vous vous êtes fait spottés par Jack White et son Third Man record

Oli : Je pense que nous avons eu de très bonnes opportunités et nous sommes vraiment reconnaissants. Nous avons joué dans des endroits sombres avant et d’autres plus lumineux [rires]. Nous avons commencé à remplir des salles payantes récemment. C’est-à-dire qu’il y avait des gens que l’on ne connaissait pas qui étaient tellement intéressés et excités qu’ils ont mis de l’argent pour nous voir, faisant de nous un vrai truc. Là, d’un coup on joue pour divertir les gens alors qu’avant c’était pour nous-mêmes. Les concerts ne sont pas vraiment une évasion je n’aime pas le mot, mais plutôt une libération. On a été du côté du public pendant longtemps. Maintenant qu’on a la possibilité d’être sur scène on n’y croit presque pas. Au festival Field Day, en regardant autour de moi j’ai vu une mer de gens, des gamins, c’était magnifique. Je me suis senti tellement privilégié. Nous ne sommes pas un groupe à succès. Soit les gens aimeront et achèterons nos albums et nous continuerons soit ils diront “on en a marre de cette merde” et ce sera vite fini. Peut-être que ça tiendra mais je sais que nous ne sommes pas du très bon fromage ou la meilleure baguette [rires].

Eliott : Je pense qu’on essaye de faire le maximum pour toujours faire au mieux. Il y a de nombreux groupes qui s’habituent et qui prennent tout ça pour acquis.

Vous aimeriez être un des gros noms en tête sur l’affiche d’un festival? 

Oli : Ce serait bien, je ne pense pas que nous sommes ce genre de groupe. Mais ce n’est pas à nous que ça revient d’en décider. Tout repose sur les pieds des gens qui achètent des tickets pour nous voir et qui se déplacent pensant qu’on est le vrai deal. Seul le temps le dira. Je ne sais même pas où j’en suis moi-même.

 

Ce qui vous démarque c’est votre approche du live…

Andy : Nous ne faisons jamais de setlists déjà. Nous aimons être libres le soir-même, on peut jouer ce qu’on veut.

Oli : On improvise mais on sait ce qu’on fait. Comme ce soir, je suis un peu nerveux, mais excité. L’ensemble pourrait aller mal du coup ça nous grise. Si les gens ne sont pas présents ce soir ils ne reverront jamais ce même live, ni demain, ni dans un mois.

Eliott : Sinon tout le monde s’ennuierait rapidement. On essaye de rendre ça le plus intéressant possible.

Oli : On pourrait aussi dire que c’est parce qu’on est très fainéants et qu’on ne veux pas répéter pour ne pas polir notre son ou nos prestations. Ou peut-être que c’est juste qu’on ne peux pas polir de la merde. [rires] Ça nous donne aussi une bonne excuse lorsqu’on se plante complètement. [rires] Disons que quand on est en première partie soit on sabote, soit on vole le public du groupe. Si on joue bien et qu’on sent que le public n’est pas dedans, on y va [se tord et émet des sons] « eeeeeeiiiirrrrr krrrrrrrr pirrrrrrr skwwiiiir » et ça les emmerde. Donc ils sont excédés, je suis énervé, mais content qu’ils soient irrités! Chaque groupe a une idéologie,  une idée de ce qu’ils font donc nous devons en avoir une aussi. 

Eliott : J’aime l’idée que si tu manque un de nos shows tu as vraiment manqué quelque chose que ce soit bien ou pas. Même si merder est un peu embarrassant.

Quel est votre meilleur moyen pour trouver l’inspiration?

Oli : Je pense que le plus inspirant sont les plus petits détails. Quand c’est de gros thèmes ça sonne faux. La musique c’est bizarre parfois parce que tu te retrouves avec des formules banales comme [chante] «I love you, where did you go, please» mais on aime Spiritualized et bien qu’ils utilisent le même langage ce qu’ils arrivent à faire est incroyable.

De quoi rêvez-vous la nuit?

Oli : De meurtres [rires].

Andy : J’ai souvent le même rêve qui revient depuis longtemps. C’est un tout petit cube qui petit à petit prend beaucoup d’ampleur et devient tellement énorme que je ne peux plus supporter. Incompréhensible…

Oli : J’avais des cauchemars tous les jours pendant trois ans.

À propos de quoi?

Oli : Des traumatismes. C’était d’horribles cauchemars.

Eliott : Avant des concerts je rêve que tout se passe mal. J’ai rêvé une fois que ma batterie était sur un sofa, j’avais oublié ma harvey et j’essayais d’équilibrer mes cymbales mais ça ne fonctionnait pas alors qu’on était devant une foule énorme… Oli me disait « qu’est ce qui ne va pas chez toi débile? ». C’était très bizarre.

Vous pouvez checker mes autres articles sur le groupe sur SNIX et Bad Vibrations. Leur nouvel EP est disponible ici et . Ne les ratez pas à la Mécanique Ondulatoire à Paris le 22 Février, croyez nous ça vaut le détour pour ce prix dérisoire ! Check l’évent ici !

Chayma Mehenna

Crédit photo : Lucie Zozorpian @Moth Club

Playlist #7 // Ce que vous allez écouter en novembre '16

L’hiver arrive, le soleil se fait la malle, on a tous froid et le nez pris, alors histoire de nous réchauffer un peu le coeur ce mois ci on vous offre double ration de playlist!

A écouter au chaud chez vous, avec un bière ou un chocolat, seul ou avec vos amis, la musique est là et les possibilitées sont multiples.

 

The Modern Lovers – Old World

The Black Tambourines – 25-27 Blues

Television – Friction

Free Money – Headful

The Wands – Faces

Swedish Death Candy – Living Y0ur Life Away

Mild High Club – Skiptracing

The Growlers – Night Ride

Temples – Certainty

Soft Hair – Lying Has To Stop

Marble Arch – The Sand

Cheveu – Pirate Bay

The Pastels – Nothing To Be Done

The B52’s – Rock Lobster

Big Bug – Automobile

Crows – Whisper

Eagulls – Velvet

King Khan & The Shrines – Bite My Tongue

The Oh Sees – Plastic Plant

King Gizzard & The Lizard Wizard – Robot Stop

GØGGS – She Got Harder

M!R!M – Matilde

Frustration – Cause You Ran Away

Jack Of Heart – Marry Me

The Drums – Down By The Water

Anika – I Go To Sleep

Goat – I Sing In Silence

The Memories – En Espanol

Gloria – Beam Me Up

Nick Waterhouse – L.A. Turnaround

Dead Meadow – Sleepy Silver Door

Acid Mother Temple – Interplanetary Love

Chayma, Carlos & Lucie

Photo : Lucie Zorzopian

On y était : King Gizzard & the Lizard Wizard au MOTH Club de Londres

Il existe une croyance populaire qui qualifie le lundi de « pire jour de la semaine ». Si ces mots définissent assez fidèlement le sentiment général que nous éprouvons tous en début de semaine, ce ne fut pas le cas de ce lundi 29 août 2016.
On a, en effet, eu le privilège d’assister à non pas un, mais deux shows du groupe australien en l’espace de quelques heures, et nous serions aisément resté pour un troisième round.

Le groupe composé de sept musiciens, tous totalement indispensables, nous a abreuvé de leur son psychédélique, garage, complètement fou et pourtant très maitrisé. On a rarement eu l’occasion d’assister à quelque chose d’aussi bon, un équilibre entre folie et synchronisation, une harmonie complète pour des mélodies entêtantes qui nous ont fait oublier, l’espace d’un instant, que notre semaine débutait à peine.

 

Le groupe lors de leur premier show outre manche en 2014 par Soundyoucansee

 

Leur nouvel album « Nonagon Infinity » est disponible depuis le 22 avril, et vous pouvez également l’écouter en « streaming infinitely » ici. Un film basé sur l’album est en préparation, et les clips tirés de ce dernier promettent quelque chose d’assez fou, entre Dragon Ball Z et magie noire.

Nous ne pouvons que vous conseiller vivement de donner tout votre argent pour les voir live, et pour les plus chanceux d’entre vous un dernier show sur le continent européen est prévu ce soir, jeudi 8 septembre au Electric Brixton de Londres.

Histoire de vous mettre définitivement l’eau à la bouche, quelques clichés de leur double concert au MOTH Club :

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Words & photos : Lucie Zorzopian

 

Concentré de 2015

Voici nos révélations de l’année. Nous n’avons pas pu mentionner tout ce que nous avons adoré, découvert et ressassé car 2015 a été une période abondante en bonne musique mais nous avons fait de notre mieux pour offrir ce qui a fait partie de notre quotidien pendant au moins un moment si ce n’est l’année entière dans certain cas. Nous avons assisté à beaucoup de concerts et avons écouté de nombreux sons qui ont fait forte impression sur nous, pour autant si certains d’entre ceux-ci ne sont pas cités ce n’est pas parce qu’ils sont moins bons ou que nous les avons oubliés. Nous avons dû choisir et croyez nous cela n’a pas été facile. Nous espérons que 2016 sera aussi empli de ce que l’on aime découvrir et écouter et que nous deviendrons meilleurs au repérage et au partage. Nous avons commencé il y a quelques mois seulement et nous avons pourtant tant avancé. Merci de nous aider à grandir! Nous ferons de notre mieux pour faire preuve de constance et tenir nos promesses.

We decided to do a selection of what touched us more through this year. We obviously couldn’t put everything we loved, discovered, obssessed about as 2015 was crazy packed of great music to all of us, but we did our best to share what was really part of our everyday life for at least a period, if not the whole year in some cases. We’ve seen many many gigs and listened to loads of songs that made a strong impression on us so it doesn’t mean that some of the ones we don’t mention here have been forgotten or are less valuable, we just had to choose and believe us that was freaking hard. If one thing, we hope that 2016 is gonna be as full of the things we love to find and hear and that we will get better at spotting and bringing you great discoveries. We can’t believe we started a few months ago and we’ve already done so much. Thank you for helping us grow and reading us, we’ll try to stick to what matters and be as consistant as we can.

Lucie

Best albums :

Courtney Barnett – Sometimes I sit and think and sometimes I just sit

LA Priest – Inji

Only Real – Jerk At The End of The Line

Best gigs :

LA Priest @ Heaven, Londres 19/11/15

YAK @ The Shacklewell Arms, Londres 11/12/15

Guantanamo Baywatch @ The Shacklewell Arms, Londres 10/12/15

Interpol @ The Forum, Londres 17/02/15

Mac Demarco @ Roundhouse, Londres 01/09/15

Best video clips :

Tame Impala – The Less I Know

We are match – The Shark

Slaves – Cheer Up London

Best tracks :

Kurt Vile – Pretty Pimpin

DIIV – Dopamine

You are number 6 – Summer End

Deerhunter – All The Same

Courtney Barnett – Elevator Operator

Best band discoveries :

Virgin Kids

Early Ghost

Yak

Chayma

Best albums :

Jacco Gardner – Hypnophobia

Mac DeMarco – Another one

Buddy #1 – Fried

Best gigs :

Yak @ Barfly, Londres 16/09/2015

Guatanamo Baywatch @ La Mécanique Ondulatoire, Paris 11/12/2015

Fat White Family @ La Cigalle, Paris 13/11/2015

The King Khan & BBQ Show @ La Mécanique Ondulatoire, Paris 17/09/2015

Los Growlers @ Oval Space, Londres 01/05/2015

Best video clips :

Kazy Lambist – On you

Battles – The Yabba

Yak – Distortion

Best tracks :

Mark Ronson ft. Kevin Parker – Daffodils

Shannon and the Clams – The Point of Being Right

Deerhunter – Breaker

Unknown Mortal Orchestra – Multi-love

Mystère (aka La Femme) – Me Suive

Best band discoveries :

Golden Shrines

Lucern Raze

Slaves

Carlos

Best albums :

Unknow Mortal Orchestra – Multi Love

Fuzz – II

Lebanon Hanover – Besides The Abyss

Best tracks :

Unknown Mortal Orchestra – Extreme Wealth and Casual Cruelty

Hot Chip – Need You Now

Mac Demarco – The Way You’d Love Her

Fuzz – Rat Race

Tame Impala – Yes I’m Changing

Best gigs :

Mac Demarco @ La Cigale, Paris 15/09/2015

Papooz @ Point Ephémère, Paris 08/07/2015

IS TROPICAL @ Le 106, Rouen 20/03/2015

Jacco Gardner @ Studio 105, Paris 31/08/2015

Unknown Mortal Orchestra @ La Flèche D’Or, Paris 28/05/2015

Best video clips :

Unknown Mortal Orchestra – Necessary Evil

Jessica 93 – Now

Hinds – Garden

Best band discoveries :

Madcaps

The Parrots

Papooz

This Is Not a Love Song ’16 // Jour 3

     Et nous voilà, entre impatience et tristesse, prêts à profiter de ce dernier jour au TINALS. Nous arrivons l’air un peu hébétés sous le soleil de plomb, et le premier groupe de l’après-midi, les montpellierains de Kursed tentent de nous réveiller. Ils y parviendront, mais c’est Quetzal Snakes, 5 marseillais psychédéliques qui retiendront vraiment notre attention. Leur set planant provoque un effet plaisant sur notre cerveau déjà embrumé par la chaleur, et nous laissons notre esprit divaguer en musique.

     Nous avons également enfin eu l’occasion de découvrir ce que contenait vraiment la bible du prêtre Elvis, mais cette pause détente nous aura fait rater ce qui pour beaucoup sera la meilleure performance du festival, celle du groupe Metz. On se sera consolés avec Drive Like Jehu et leur show énergique, puis nous voici prêts pour un des groupes phares de cette édition : Parquet Courts. Nous nous devons d’être clairs : le groupe avait une place privilégiée dans nos cœurs depuis leur tout premier album, mais après la sortie du dernier opus (et de la chanson chef-d’œuvre « Human Performance« ), l’envie de les voir en live nous rongeait. Et ils ne nous ont pas déçus. Ils sont là, en forme, se permettant quelques blagues entre les morceaux pour un public réceptif et agité. Et nous ne redescendrons pas, avec les suivants sur la liste, Girl Band, clairement une des meilleures découvertes de cette édition. Leur set est lourd, puissant, usant mais il est impossible d’en décrocher. On regarde le chanteur souffrir avec un plaisir sadique, et on sourit en grinçant des dents dans une transe masochiste.

     Beach House nous paraissant un peu fade après la claque Girl Band, il nous a paru plus opportun de terminer la soirée avec Shellac et leur noise rock énergique.

     Notre bilan du festival sera simple et bref. C’était notre 3ème venue au TINALS et nos attentes pour chaque édition sont toujours très hautes, mais se retrouvent systématiquement pulvérisées par une programmation sans faille, des performances éblouissantes dans un cadre soigné et un public heureux d’être là. Nous étions là, et nous reviendrons. Longue vie au TINALS, et longue vie à la Paloma de Nîmes.


Quetzal Snakes

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Holy Fucking Bible

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Drive Like Jehu

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Parquets Courts

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Girl Band

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Shellac

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Et en bonus :

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© Lucie Zorzopian @ This Is Not a Love Song, Nîmes

 

This Is Not a Love Song ’16 // Jour 2

     Nous étions parti pour ce second jour un brin moins enthousiaste que la veille. Peut être était-ce le manque de sommeil, les nuages menaçants ou tout simplement la programmation qui nous attirait un peu moins, bref, l’excitation était toujours bien présente, mais un peu moins voyante. Et pourtant, cette deuxième journée a été une révélation. Cette sensation primaire d’engourdissement a vite fait place à une autre, celle d’être exactement là où nous devions être.

     Nous avons profité de l’après midi pour flâner entre les différents ateliers, pourquoi ne pas se faire une couronne de fleurs (une vraie, pas le filtre snapchat), ou se faire peindre un flamand rose sur la main, emblème du festival? Le public est détendu, les enfants sont ravis, Elvis continue de célébrer l’amour pour tous, et la fête peut continuer.


Atelier badge

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Ici c’est couronne de fleurs

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Une main en cours de transformation

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Un souvenir sérigraphié? C’est là

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Radio TINALS

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Elvis, prêt à vous marier

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Dernières hésitations?

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Et ils vécurent heureux

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     Concernant la raison principale de notre venue, la musique, la soirée a été bien au delà de nos espérances. L’après midi nous gratifie du groupe local My Great Blue Cadillac, suivi par Sheer Mag (pas de photos mais ça valait clairement le détour) et Palehound, avant d’entamer les hostilités avec No Zu, orchestre foutraque terriblement entrainant. On se détend avec la performance shoegaze des anglais de Lush, puis jetons un coup d’oeil à LUH, nouveau projet du leader de WU LYF ainsi qu’à Air, qui a du mal à retenir notre attention malgré une mise en scène fascinante.

      Il est grand temps de recommencer à secouer notre corps, et ce sera avec Dirty Fences. Corps qui est d’ailleurs loin de se douter que dans quelques minutes il va se prendre la claque de la soirée, que dis-je du festival, avec Cavern of Anti-Matter. Le groupe de krautrock a mis tout le monde d’accord, le public d’illustres inconnus dont nous faisons parti comme certains musiciens venus profiter des performances de leurs camarades (un des membres de Mystery Lights m’a dit, je cite « best gig I’ve ever seen in Europe ». Reste à savoir combien de temps il a passé sur notre continent au cours de sa vie). La foule est hypnotisée, et réclame hystériquement un rappel pendant au moins 10 minutes, rappel qui n’aura malheureusement jamais lieu.

      Dinosaur Jr fait sont taff, on est heureux et la soirée se termine avec le set propre mais efficace de Breakbot. La mise en scène est bluffante et la performance énergique nous fait danser à nouveau.

      On part de la Paloma heureux et bien moins fatigués que l’on est arrivé, le sourire au lèvres, pensant déjà à la journée de demain.


My Great Blue Cadillac

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Palehound

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No Zu

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Jeune fille au chapeau attendant Lush

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Que voici

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LUH

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Air

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Dirty Fences

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Et leur public survolté

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La révélation Cavern of Anti-Matter

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Dinosaur Jr

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Et la messe musicale sera conclue par Breakbot

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© Lucie Zorzopian @ This Is Not a Love Song, Nîmes

 

This Is Not A Love Song ’16 // Jour 1

     Cette année encore nous revoici dans le sud français, non pas pour trainer sur les plages huppées de St Tropez comme tout bon touriste anglo-saxon mais bien pour ce qui est désormais devenu une tradition, le festival TINALS de Nîmes. Un an s’est écoulé depuis la dernière édition, mais nous sommes là avec toujours la même impatience de découvrir de nouveaux groupes, et de (re)voir ceux dont nous étions déjà follement épris.

     Voici les photos de ce premier jour ensoleillé, avec les shows percutants de Ty Segall et ses Muggers, ainsi que celui YAK, groupe dont on a de cesse de vous parler et qu’on aura déjà vu une dizaine de fois sans jamais s’en lasser, mais aussi un mariage célébré par un Elvis plus que dévoué à sa cause, la performance fascinante de Battles, la prestance imposante de Protomartyr et une pause un brin plus relaxante avec les sonorités néanmoins entêtantes de The Mystery Lights. On aurait aimé être partout à la fois et vous montrer aussi, entre autre, Chocolat et Car Seat Headrest mais la vie est faite de choix, on vous laisse découvrir les notres :


Almighty Ty Segall

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YAK

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Le jour de mariage

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Mad mad Battles

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Protomartyr

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The Mystery Lights

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© Lucie Zorzopian @ This Is Not a Love Song, Nîmes

Interview #2 // Marti and the Dads

Marti and the Dads a pris forme en Octobre 2014 sous la coupe de Nic Turiciano ex-batteur de Cotton Keys qui s’essaye maintenant à la guitare et au chant accompagné de Jake Robinson à la guitare, Tommy Austin à la basse ainsi que de Matt Bombard à la batterie. Jake et Matt sont cousins et ont grandi à Fort Collins dans le Colorado tandis que Nic et Tommy ont grandi ensemble à Albuquerque dans le Nouveau Mexique. C’est ainsi qu’en répétant dans leur garage est venue l’idée de cette formation qui porte le nom du chien Marti, dont Jake s’occupait : tous blaguaient sur le fait qu’ils étaient ses pères. Leur musique est une sorte de mixture d’indie surf-garage rock avec une énergie optimiste, un genre qu’ils appellent le « shit rock ». Leur EP What a Delight est sorti chez le collectif local GroupHug. Nous avons eu l’occasion d’interviewer Jake Robinson pour lui demander quelques détails sur leur musique.


Quel est le passé de Marti and the Dads?
Nous venons tous des mêmes genres de formations. Matt a fait des sons électroniques sous le nom Ernst Jr. pour Keats Collective, un collectif musical de Denver. Nic et Tommy jouent ensemble depuis le lycée. Cotton Keys s’est terminé mais ils jouent toujours dans Super Bummer qui fait aussi parti du label Group Hug. Ce n’est pas vraiment compliqué pour eux de jouer dans deux groupes différents. Je pense que la pire des difficultés c’est plutôt de pouvoir se retrouver avec les autres membres de Super Bummer car deux d’entre eux vivent dans une autre ville à quelques heures d’ici. Tommy jouait dans Cattalo, un super groupe mais ils ont mis ça en stand-by pour le moment.

Comment vous définissez votre musique? Comment est venu le terme de « shit rock »? Quelles sont vos différentes influences?
C’est parfois impossible pour nous de définir notre style musical. Nous aimons jouer une combinaison de surf rock et de rock garage mais récemment nous avons aussi ajouté une dimension blues rock à nos compositions. « Shit rock » est une blague entre nous. Nos groupes favoris seraient les Strokes, Kings Of Leon, Parquet Courts, Thee Oh Sees, Modest Mouse, and The Dune Rats pour n’en citer que quelques uns.

Est-ce qu’il y a une bonne scène rock dans le Colorado? Quels sont les groupes qui vous inspirent autour de vous?
La scène musicale du Colorado est en pleine explosion en ce moment, c’est un super environnement pour les musiciens. Cette ville est géniale donc nous adorons y vivre. Il y a de nombreux groupes qui jouent ici qui ont été d’une grande inspiration. Les mecs de Panther Martin sont des amis et ça a été une très bonne expérience de sortir notre EP et de tourner avec eux.

Qu’est-ce que vous faites lorsque vous ne jouez pas? Quelle est la prochaine étape pour Marti and the Dads?
La musique est définitivement l’une de nos priorité en ce moment mais lorsque l’on ne joue pas dans Marti and the Dads, Matt et moi étudions à l’université et jouons dans un groupe de reprise de Kings of Leon avec d’autres amis. Nic et Tom ont tous les deux des jobs à plein temps ici, à Forth Collins. Nous avons commencé à enregistrer notre premier album. Nous sommes particulièrement ouvert à l’idée de tourner mais n’avons pas beaucoup de dates pour le moment.

 

Comment se passe le processus d’écriture musicale dans votre groupe? Quel est votre style d’écriture et de quoi parlez-vous dans vos chansons?
Nic est un musicien exceptionnel donc beaucoup de nos chansons naissent de ses idées puis nous collaborons tous ensemble dessus généralement en jamant jusqu’à ce que nous arrivions à quelque chose de solide. Nous avons une bonne dynamique ensemble. Les paroles viennent souvent de Nic et sont influencées par ce qui se passe dans notre vie, ce que nous ressentons… parfois elles sont totalement aléatoires.

Comment se passe l’adaptation de Nic à la batterie et la tienne à la guitare?
Nic est le batteur de Super Bummer et a toujours été le batteur dans les groupes dont il a fait partie dans le passé mais passer à la guitare n’a pas été si difficile pour lui. Je joue de la guitare depuis quelques années seulement donc je pense que j’ai le moins d’expérience musicale mais je ne rencontre pas tant de complications que ça et j’ai beaucoup appris depuis que j’ai commencé à jouer avec eux.


Pour les voir c’est à Fort Collins et Denver qu’ils se produisent dans les prochains mois, il feront aussi une tournée sur toute la côte ouest Américaine en mars. En attendant leur passage en France, vous pourrez écouter leur LP dès Février 2016.

Chayma Mehenna

Quick « new cool band » alert – Spoilers

          Mario DaddabboEddie WhelanCraig Sharp et Adam Lamont forment le groupe londonien Spoilers. Déjà spotté par NME pour leur talent, le groupe n’a pourtant toujours pas de visibilité sur internet et n’a que 300 likes sur Facebook. Repérés par Fat Cat Records, un label indé british, ils jouent de salles en salles en Angleterre et ont notamment déjà joué au Shacklewell Arms pour le Flufferfest.

       On vous présente l’addictif Try Try Try, un son garage entre shoegaze et kraut. Ils citent justement Sonic Youth et Fugazi pour influences. Cette track est noire dans son côté lo-fi Joy Divisionien mais son enthousiasmant aspect entêtant Hivesien donne envie de sauter partout. Pas encore d’album pour ce groupe mais on surveille.  

 

 

 

Chayma Mehenna