Interview #1 // Velvet Morning

C’est dans le jardin du Lock Tavern à Camden que je rencontre Samuel Jones, et m’installe pour discuter. Il a cette attitude décomplexée. Grand gaillard aux cheveux longs ramassés derrière les oreilles, habillé d’un pantalon loose, il incarne la décontraction même. Installé à Leigh-on-Sea en périphérie de Londres, il va et vient dans l’Angleterre accompagné de ses amis John Kirkwood à la basse, Luke Elgar à la guitare et Chirs Richardson à la batterie. Devant son public, le regard au loin et plein de nonchalance, il envahit la pièce de son chant lascif. Il a cette manière de délivrer sa musique justement et avec un naturel impressionnant. Le son du Velvet Morning m’évoque ce mélange de psychédélisme apaisant à la Brian Jonestown Massacre période Anemone et l’étrangeté de Connan Mockasin. Comme du coton duveteux que l’on effrite doucement, leur son est atmosphérique et opiacé. Autodidacte, il compose lui-même ces sons, écrit les paroles et créer l’univers du groupe. « Velvet Morning » est une expression qui désigne le fait d’être encore défoncé le lendemain de la prise de drogue mais rappelle aussi le Sunday Morning du Velvet Underground and Nico dont Sam a d’ailleurs le symbole -la banane designée par Andy Wharol- gravé sur son avant-bras. Dans cet entretien il répond à nos question sur la musique de manière générale ainsi que sur ses expériences personnelles.

Le Velvet Morning : Je définirais ma musique comme du ryhtm’n’blues groovy aéerien et doucereux.

 

Les influences : Je suis inspiré par des artistes qui ont une réelle identité. J’aime l’idée de la création de quelque chose qui représente son créateur. Nous avons partagé la scène avec Holy Wave, un groupe que j’aime beaucoup. Nous avons aussi joué avec Tomorrows Tulips, Theo Verney et les Telescopes. Généralement j’ai hâte de les voir jouer après que nous ayons assuré la première partie. Le Velvet Underground est sans doute mon groupe préféré. Je pense que ce serait stupide de ma part de dire que je n’ai été aucunement influencé puisque que j’écoute beaucoup de musique. J’aime les sons qui te transportent sans avoir à prendre de drogues comme la musique psychédélique.

 


Les paroles : Quand il s’agit d’écrire je n’ai pas vraiment de thèmes. Je me trimballais avec un carnet pendant deux mois et durant cette période je me suis rendu compte que j’écrivais beaucoup sur les mêmes choses : le chômage ou des fictions un peu naïves. Je ne pense pas beaucoup quand il s’agit des paroles, si tu y penses trop ça rend souvent pas terrible. J’ai remarqué que des caricatures de personnes que je connais reviennent souvent dans ce que je produis. Je pense que le comportement des gens m’inspire.

 

La scène : La première fois que j’ai joué j’avais 16 ans et j’étais terrorisé alors que je jouais pour 10 de mes amis. À présent je ne suis plus vraiment nerveux, je m’oublie un peu et jouer sur scène est devenu vraiment plaisant.

Le futur : Nous jouons depuis un an et demi. Nous aimons jouer et tant que nous apprécierons écrire et que nous serons inspirés nous continuerons. Nous avons joué des dates extraordinaires comparé à ce que nous avions eu l’occasion de faire quelques années au paravant… Nous nous en sommes bien sorti en peu de temps. Il n’y a plus vraiment d’argent dans la musique de toute manière. Devenir un très grand nom en tête d’affiche des festivals est vraiment bizarre, je ne comprends pas vraiment comment ça arrive aux gens et ça ne nous arrivera jamais je pense.

 

La musique commerciale : Certains m’ont dit que le nouvel album de Drake est bien… Je n’écoute pas vraiment ce genre de musique commerciale. Je n’en ai vraiment rien à foutre de Rihanna mais peu importe ce que tu aimes, je m’en fiche un peu. Par contre il y a un groupe que j’écoute depuis que j’ai l’âge de 8 ans et que j’écoute toujours c’est Gorillaz. C’était mon premier album.

 

La presse musicale : Je pense que tous les mecs du New Musical Express sont des idiots finis. On leur dit sur quoi écrire et ils n’écrivent jamais sur ce qu’ils aiment vraiment. C’est pour ça que j’aime ce qui vient de chez Burger Records, généralement la presse musicale anglaise n’en parle pas beaucoup. Ce qui compte le plus pour moi c’est mon opinion d’un disque donc je ne lis jamais les critiques sauf peut-être, celles qui sont faites sur mon groupe. J’aime bien Clash par contre, ils écrivent bien. Beaucoup des gens qui ont écrit sur nous sont là à dire « ils sonnent comme ça, ça et ça ». Je préférerais que quelqu’un en parle différemment. J’aimerais plus pouvoir lire une critique qui accorde de l’importance à la texture, au rythme et à la production.

Retrouvez le premier album de Velvet Morning, Gorilla ICI. Quant à leur deuxième album il est en cours de finition il faudra encore attendre quelques mois.

Chayma Mehenna

Chayma Mehenna

Culture enthousiaste et passionnée d'arts et de musique particulièrement de garage et psych rock.

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