The Parrots, sans peurs ni lois

The Parrots se sont formés sur le tas. Tout a commencé avec l’envie de jouer, puis la sortie de leur demo Aden Arabie en 2013 les a lancé. Quelques tournées plus tard, nous voilà au Point Éphémère face à la bande farouche et intarissable qui a fait de la salle un grand bazar. Être sur scène est leur moment de prédilection et ça se sent. Si à présent l’assurance sur scène de Diego, Larry et Alex est évidente, jouer propre n’est pas l’adage du groupe.

Ils font désormais partie du catalogue de Heavenly Recordings, un label indépendant britannique qui compte aussi Toy, The Wytches… Leur premier album Los Niños Sin Miedo est sorti le 26 septembre dernier. L’occasion parfaite de leur poser quelques questions. On ne vous dira pas pourquoi ils se nomment les « perroquets » (apparement celui qui en a eu l’idée s’est fait virer du groupe et personne ne le sait plus vraiment), mais croyez nous, vous en apprendrez tout de même un peu plus à la lecture de notre interview.

Vous séchiez les cours pour jouer de la musique et traîner. Vous vous rappelez de cette période ?

Rien, on fumait tellement de weed, on a tout oublié. Non, c’est pas vrai. (rires) On s’allongeait souvent dans l’herbe. On avait seulement un cajón (un instrument issu du flamenco, NDLR) et deux guitares à l’époque. Bon c’est vrai, on fumait beaucoup… C’était la bonne époque. On était inscrit en médias à la fac, pour devenir journalistes. Mais l’université en Espagne c’est pas trop ça… Surtout les universités publiques c’est de la merde, particulièrement pour les matières artistiques ou de communication.

Quand avez-vous réalisé que ça devenait sérieux cette histoire ? 

On a toujours cru en nous et on était persuadés qu’on allait devenir bons. On a passé quatre ans à apprendre à jouer. Personne dans le groupe ne savait vraiment comment aligner trois notes au début. 3 ans plus tôt on signait avec notre manager, c’était le grand moment. On a sorti un single et on a commencé à voir une carrière musicale se profiler.

Vous habitez à Madrid depuis un moment, vous pensez quoi de cet endroit ? 

Les gens, les rues et le temps ensoleillé nous ont beaucoup inspirés. C’est pour ça qu’on essaye de faire de la surf musique : des sons courts et entraînants qui rappellent Madrid.

C’est quoi le point commun de tous les groupes madrilènes ?  

On traîne tous ensemble avec les Nastys et les Hinds. On boit, mange ensemble. On est de bons amis et il n’y a pas de concurrence. Forcément on s’inspire, on s’admire… On fait beaucoup de choses ensemble. Par exemple, si on doit sortir un clip on va demander à un mec des Nastys ou le coloc d’un autre groupe qu’on connaît.

Comment ça se fait que les gens aiment de nouveau la musique lo-fi ?

C’est à cause des années 1990. Tout le monde a tellement écouté de techno que les gens saturent. Ils veulent entendre de la guitare, c’est sûr. Le monde nous semble divisé entre la musique hip-hop et la musique rock maintenant… On est pas très techno.

D’ailleurs, vous aimez beaucoup le hip-hop mais ça s’entend pas vraiment dans votre musique. Ça vous inspire quand même ?

Dans le son, c’est évident que notre amour du hip-hop n’apparait pas vraiment… Mais dans notre attitude, si. Ça nous influence surtout dans la manière dont on agît et la dégaine qu’on adopte. On adore les clips de rap américain et espagnol, on aimerait bien pouvoir reproduire l’assurance qu’ont les MC dans nos propres clips.

Le titre de votre album c’est Los niños sin miedo, vous n’avez vraiment peur de rien ?

Alex : J’ai le vertige. J’ai peur de l’avion aussi. J’ai vraiment peur de la hauteur.

Larry : Je n’en ai pas du tout. (rires) Bon en vrai, j’aime pas trop les araignées. Les serpents non plus. Ah et aussi le fait de perdre la vue ou l’ouïe, enfin devenir vieux quoi…

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Words : Chayma Mehenna

Crédit photo : Romain Dpls, Attic Vidéo

Et c’est l’occasion de revoir les photos du groupe, en live au Moth Club de Londres, © Lucie Zorzopian :

Chayma Mehenna

Culture enthousiaste et passionnée d'arts et de musique particulièrement de garage et psych rock.

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